"Le Bureau des Assassinats" de Jack London et Robert L. Fish

Critique de Le Bureau des Assassinats de Jack London et Robert L. Fish
💚💚💚

Je suis tombée par hasard sur ce livre de Jack London et Robert L. Fish. Deux choses m'ont intriguée : d'abord l'histoire, celle d'une organisation secrète qui se charge de tuer des gens (il faut croire que je suis abonnée aux organisations secrètes en ce moment…) et la deuxième, le fait qu'il y ait deux auteurs à ce livre. Car en réalité il s'agit d'un livre rédigé par Jack London pour les treize premiers chapitres, les six derniers ayant été rédigés par Robert Lloyd Fish d'après les notes laissées par l'auteur. Et cette spécificité me paraissait passionnante, va-t-on voir la différence entre la première partie et la deuxième partie ? Va-t-il y avoir une différence entre les styles ? C'est tout cela qui m'a poussée vers ce roman.

Du point de vue de la construction littéraire et de la coexistence de deux auteurs, je n'ai pas été déçue, d'autant plus que se trouvent à la fin du livre, les fameuses notes laissées par Jack London qui ont été utilisées pour rédiger la suite de l'histoire. C'était d'autant plus intéressant que les treize premiers chapitres s'arrêtent en plein milieu d'une scène incroyable, en plein suspense. La tâche était donc ardue pour Robert L. Fish de reprendre le flambeau…

Du point de vue de l'histoire, je dois avouer que j'ai été un peu déçue et je me demande même si je n'ai pas préféré les six derniers chapitres, beaucoup plus mouvementés. Le Bureau des Assassinats relate donc l'histoire d'une organisation internationale que l'on peut contacter lorsque l'on veut faire tuer quelqu'un. Ce bureau est composé d'assassins, de tueurs à gage, qui exercent pourtant des professions tout à fait respectables dans la vraie vie. Pour faire tuer quelqu'un, une seule condition, l'assassinat doit être justifié. Bref il faut une bonne raison pour mettre fin aux jours de son voisin. Ivan Dragomiloff est le fondateur de cette organisation. Winter Hall vient le trouver un jour pour passer une commande, celle de le tuer, lui, le fondateur du Bureau des Assassinats. Et à la suite d'un échange philosophique rocambolesque, Ivan Dragomiloff accepte d'honorer le contrat, il sera tué par l'équipe du Bureau des Assassinats. Mais il ignore à ce moment là que Winter Hall qui vient de signer son arrêt de mort, est par ailleurs fiancé à sa nièce, Grounia, à laquelle il tient plus que tout.

Il y a beaucoup d'absurde dans ce roman de Jack London et Robert L. Fish. L'idée de départ est attirante, on croit plonger dans un thriller. Mais ce n'est pas tout à fait le cas. Ce n'est pas juste une chasse à l'homme, tout est un peu surréaliste, les situations sont rocambolesques, notamment cette première scène où les anarchistes viennent commanditer un meurtre parce qu'ils n'aiment pas le sang et ne veulent donc pas y procéder eux-mêmes. Bref on sourit souvent, même si j'ai eu l'impression de quelques longueurs, passé l'amusement du départ.

Extrait page 11

"-Il n'est pas étonnant que les gens de votre espèce soient contraints d'avoir recours à moi, laissa-t-il tomber d'une voix ironique. Vous autres terroristes m'avez toujours intrigué. Pourquoi donc ce qui vous effraye le plus exerce-t-il une telle fascination sur vous ? - son ton était maintenant grave et méprisant. De la poudre… voilà tout. Si cette amorce de pistolet d'enfant vous avait explosé sur la langue, cela n'aurait eu d'autre inconvénient que de vous gêner quelque temps pour parler et pour manger. Bien. Qui voulez-vous tuer ?"

Références : Le Bureau des Assassinats de Jack London & Robert Lloyd Fish chez libretto

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