"Au temps de l'innocence" de Edith Wharton

Critique de Au temps de l'innocence de Edith Wharton
💚💚💚💚💚 - 💕 (coup de cœur!) 

J'avais lu il y a quelques mois "Chez les heureux du monde" et j'avais déjà adoré. Comme je l'indiquais, Edith Wharton a été la première femme à recevoir le Prix Pulitzer pour "Au temps de l'innocence", je ne pouvais donc pas passer à côté. Et j'ai retrouvé le même plaisir que pour son autre roman. 

"Au temps de l'innocence" est un roman sur les conventions sociales de la haute société new-yorkaise des années 1870 (on retrouve en cela le décor de "Chez les heureux du monde"). C'est un livre sur ce que la bonne société de cette époque, ce microcosme new-yorkais, oblige à faire ou ne pas faire par convenance. 



Newland Archer vient de se fiancer à May Welland, une ravissante jeune femme de son âge. Ils sont tous deux issus du même milieu et s'aiment tendrement. Quand Newland regarde sa fiancée, il voit une jeune femme belle, innocente et qui le regarde avec amour, mais il voit aussi derrière elle sa famille, et les convenances de leur milieu. Il souhaite écourter la durée de leurs fiançailles et se marier rapidement, mais cela ne se fait pas. Les fiançailles doivent durer. 

Le soir de l'annonce des fiançailles marque le retour d'Ellen Olenska, une jeune comtesse de retour d'Europe après l'échec de son mariage sur fond d'adultère. Evidemment un divorce ne se fait pas à cette époque si bien qu'elle est snobée par cette haute société new-yorkaise dont elle est pourtant originaire. Newland est appelé à la rescousse pour la faire accepter et lui faire renoncer au divorce. Et il tombe sous le charme. La comtesse Olenska est aux antipodes du milieu d'où il vient. Elle est libre, se fiche des conventions, et est prête à redémarrer sa vie en divorçant de son mari. Newland va donc se retrouver tiraillé entre ces deux femmes, entre celle qui représente la sagesse et le bon ton, et celle qui représente la folie et l'indépendance. C'est à ce tiraillement auquel on assiste dans ce roman. 

"Au temps de l'innocence", à l'instar de "Chez les heureux du monde" est une critique terrible de cette haute société new-yorkaise à laquelle Edith Wharton appartenait. Il ne faut surtout pas sortir du rang ni s'afficher avec les mauvaises personnes. Et parce que ce milieu n'a pas peur de faire preuve de contradiction, ils n'apprécient rien de plus que de critiquer ceux qui osent le faire. On ressent de l'empathie pour Newland Archer qui essaye d'échapper à ce carcan tout en sachant que cela le mènera à sa perte s'il ose franchir le pas. Son recul sur sa vie, sur son milieu, semblent lui donner un avantage sur sa famille et sa fiancée. Mais n'est-ce pas plutôt sa grande faiblesse ?

Si vous avez raté le début

Ce soir, Christine Nilsson chante Faust à l'Académie de musique de New York. Newland Archer arrive en retard dans la loge réservée à son cercle. Mais il n'est pas de bon ton d'arriver à l'heure et puis il avait décidé de faire la dilettante et de flâner en savourant à l'avance le plaisir de l'opéra...

Références : "Au temps de l'innocence" de Edith Wharton chez Archipoche

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