"Cent ans de Laurelfield" de Rebecca Makkai

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😎 Le livre en cinq tags : #sagafamiliale, #demeure, #secrets, #fantome, #voyagedansletemps

Je remercie tout d'abord vivement Babelio et Les Escales pour m'avoir fait parvenir ce livre 😘. De Rebecca Makkai je savais uniquement qu'elle a publié "Les optimistes" dont je n'ai lu que du bien. Bref me voilà embarquée dans l'histoire de Laurelfield, cette demeure perdue dans le Midwest qui est le point central de ce roman. Rebecca Makkai nous fait remonter le temps à travers trois (voire quatre) épisodes de la vie de ses habitants, en 1999, en 1955, en 1929 et 1900 pour le prologue. Laurelfield a été marquée par deux grands évènements, tout d'abord le suicide de Violet Devohr (c'est son mari Augustus qui a fait construire la maison) dans le grenier, et par la présence des années 20 aux années 50, d'une colonie d'artistes qui sont venus y vivre et y créer. Tout le monde s'accorde à dire que Laurelfield peut avoir des effets étranges sur ses habitants, elle apporte parfois le malheur (est-ce dû au fantôme de Violet qui hante encore les murs ?) ou elle peut créer une frénésie de création chez les plus artistes de ses résidents...

On démarre l'intrigue en 1999 avec Zee, la fille de Grace Devohr, la propriétaire de l'époque, et son mari, Doug. Zee est une universitaire tandis que Doug tente de rédiger, depuis un certain temps déjà, une biographie sur le poète Edwin Parfitt qui devrait lui permettre d'accéder à un haut poste, également à l'université. Mais Doug souffre du syndrome de la page blanche et au lieu de se concentrer sur ses travaux de recherche, il écrit - en cachette et sur commande - des romans pour adolescents qui font vivre sa famille. Pourtant toutes les conditions sont réunies pour lui permettre de trouver l'inspiration puisque dans les années 20 / 30, Edwin Parfitt a logé à Laurelfield et y a certainement rédigé des écrits. Il est persuadé que les archives du domaine pourraient l'aider dans ses travaux. Mais Grace, sa belle-mère, s'entête mystérieusement à lui bloquer l'entrée des archives qui se trouve dans le fameux grenier dans lequel Violet s'est tuée... Viennent alors emménager Case, le beau-fils de Grace, et son épouse, Miriam, qui vont un peu chambouler la vie de Zee et de Doug. 

Je dois dire que cette première partie a été un peu longue. On passe presque 150 pages à ouvrir la porte d'un grenier (j'ai failli leur envoyer les coordonnées de mon serrurier). Mais une fois passées ces premières longueurs, l'intrigue se déploie. On file avec plaisir en 1955 où l'on retrouve Grace et son premier mari, George, le père de Zee. Celui-ci est un homme violent qui fait régner la terreur au sein du domaine. Cette deuxième partie est l'occasion d'en apprendre plus sur Grace et ses secrets. 

Et hop, avant-dernier saut dans le temps en 1929 à l'époque où la colonie d'artistes occupait la demeure, où les artistes créaient le jour et faisaient la fête la nuit. Le prologue qui se déroule en 1900 permet enfin de boucler la boucle. 

J'ai trouvé la structure narrative originale. Je me méfie toujours des romans se déroulant sur deux époques, tout cela est généralement très téléphoné. Dans "Cent ans de Laurelfield", cela fonctionne bien, et le fait de passer successivement d'une époque à l'autre en remontant le temps nous permet de faire progressivement la lumière sur les secrets de la famille Devohr. Rebecca Makkai tisse une intrigue relativement complexe, tout en non-dits et qui met les femmes et le milieu de l'art à l'honneur. Une lecture très plaisante ! 

Les + : une saga familiale qui se déroule sur près d'un siècle au travers de l'histoire d'une vaste demeure nichée dans le Midwest

Les - : une première partie un peu longuette.

Références : "Cent ans de Laurelfield" de Rebecca Makkai publié aux Editions Les Escales (traduction Caroline Bouet) 


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