Mois américain : "La persuasion des femmes" de Meg Wolitzer

Critique de La persuasion des femmes de Meg Wolitzer
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😎 Le livre en cinq tags : #moisaméricain, #féminisme, #sororité, #militantisme, #portraitdefemmes

Pour le #moisaméricain (voir ici et ici), je me suis plongée dans "La persuasion des femmes", nouveau roman de Meg Wolitzer que je lis régulièrement. Ce livre, très dans l'air du temps, aborde de nombreuses thématiques. 

Meg Wolitzer signe ici un roman sur le féminisme, sur la sororité et plus généralement sur le militantisme. On y suit Greer, une étudiante qui rencontre à l'occasion d'une conférence organisée par son université, une femme, Faith Frank, connue pour son engagement féministe, une pionnière de la lutte en faveur des droits des femmes. Greer est alors une fille timide qui cherche sa voi(e)(x). Malgré sa timidité, elle se fait remarquer par Faith Frank. A cette époque, Greer se bat pour qu'un étudiant, auteur de multiples agressions sexuelles, se fasse sanctionner à la hauteur des délits qu'ils a commis. Elle est profondément admirative de Faith Frank, et cette brève rencontre sera le point de départ de la relation que ces deux femmes vont entretenir pendant des années. Faith Frank va soutenir Greer et lui permettre de trouver sa place, tant d'un point de vue personnel que professionnel. Bref Faith Frank devient son mentor. Et c'est la relation complexe que nouent ces deux femmes, que nous suivons, entre autre, dans "La persuasion des femmes".

Je dois reconnaître qu'au démarrage du livre, j'ai eu un peu peur. Car au départ, nous passons beaucoup de temps avec Greer, pour la fin du lycée, son arrivée à l'université, sa relation avec Cory etc. Nous sommes clairement dans un "roman de campus" dont sont si friands les Américains. Heureusement cette partie ne dure qu'un temps et nous basculons rapidement dans un roman choral. Meg Wolitzer alterne en effet les points de vue et nous suivons tout au long du livre, l'histoire selon Greer, Cory, Zee (sa meilleure amie) et même Faith Frank. Le point de vue de cette dernière est particulièrement instructif car cela nous permet d'être dans la tête du mentor et de voir comment elle appréhende de son côté, la relation qu'elle entretient avec Greer. Cette relation interroge car la sororité est une notion complexe, celle de mentor encore plus. Faith Frank aide Greer alors qu'elle n'en retire a priori aucun intérêt particulier, elle veut juste la mettre en lumière. Greer, de son côté, a un profond respect et une profonde admiration pour Faith Frank et son combat. Mais elle ne connaît pas réellement cette femme ni son histoire… 

Au-delà de cette relation, ce qui m'a particulièrement intéressée dans ce roman, est la manière dont Meg Wolitzer envisage la notion de militantisme, de manière parfois un peu cynique. Chacun des personnages, y compris Cory, choisit de défendre sa cause d'une manière qui lui est propre. Greer et Zee arborent des tee-shirts à l'effigie de l'étudiant, auteur de plusieurs agressions sexuelles. Faith porte la cause du féminisme à travers la publication d'un journal puis d'une fondation en se faisant financer par un homme d'affaires qui essaye de se racheter une image. Zee s'engage dans l'humanitaire d'abord en enseignant à des élèves défavorisés puis en soutenant les victimes en période post-traumatique. Cory est prêt à tout abandonner pour soutenir sa mère. Mais pour chacun d'entre eux, cet engagement trouve ses limites, voire finit par perdre tout sens. On en vient presque à se demander si dans la société d'aujourd'hui, le militantisme "pur", dénué de tout intérêt personnel ou financier, existe réellement...

Militantisme, sororité, féminisme, je n'ai pas souvent lu de romans qui abordent ces notions. Pour toutes ces raisons, je vous recommande donc fortement la lecture de "La persuasion des femmes" !

Les + : un vrai roman sur le féminisme, sur la sororité et sur le militantisme
Les - : la partie "roman de campus" que j'ai moins apprécié même si elle permet de poser le cadre de l'histoire

Références : "La persuasion des femmes" de Meg Wolitzer publié par les Éditions rue fromentin


Commentaires

  1. oh bin cela reste quand meme un bon livre...malgre le campus...qui ne dure pas longtemps....sympa

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