"Le manoir d'Alderney" de Anne Perry

Critique de Le manoir d'Alderney de Anne Perry
💚💚💚

Tout d'abord, merci à Babelio et aux Editions 10/18 de m'avoir envoyé ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique ! 

J'ai lu de nombreux romans de Anne Perry, je suis presque une habituée. Mais cela faisait longtemps que je ne m'y étais pas attelée et surtout j'ignorais que Thomas et Charlotte Pitt avaient laissé la place à leur fils, Daniel, qui exerce la profession d'avocat. L'intrigue se déroule en 1910. Philip Sydney, citoyen britannique et diplomate travaillant à l'ambassade anglaise à Washington, est suspecté d'avoir agressé dans sa chambre, Rebecca Thorwood, la fille d'une riche famille américaine. Philip Sydney invoque l'immunité diplomatique et s'enfuit dans son pays pour éviter d'être jugé (on ne peut rien faire contre lui en Grande Bretagne puisque l'agression a été commise sur le sol américain). 

Et c'est là que les choses se compliquent… Alors qu'il s'est réfugié en Grande Bretagne, Philip Sydney est accusé de détournement de fonds qu'il aurait commis au sein de l'ambassade anglaise aux Etats-Unis. Il peut donc être jugé en Grande Bretagne mais pour un autre délit. Et l'idée qui se forme dans l'esprit tortueux de Patrick, le beau frère de Daniel Pitt, ami de la famille Thorwood, est qu'il faudrait profiter du procès pour détournement de fonds pour pouvoir évoquer l'agression de Rebecca et ainsi permettre que Philip Sydney soit jugé également pour cela. Pour y parvenir, et c'est là que Anne Perry nous perd un peu, Patrick demande à Daniel Pitt de se charger de la défense de Philip Sydney. Je ne sais pas trop par quel biais le conseil de Philip Sydney pourrait être amené à évoquer une autre infraction commise par son client alors qu'il est censé en assurer la défense, mais c'est donc le point de départ de notre histoire…

Tout cela est un peu tiré par les cheveux mais une fois que l'on met cette idée de côté, on se laisse plutôt embarqué par l'histoire, même s'il faut parcourir une bonne centaine de pages pour entrer pleinement dans l'action. Anne Perry parvient à nous livrer une histoire très moderne sur fond de #MeToo avec les interrogations de Jemima sur les conséquences du procès de Philip Sydney sur Rebecca, sa victime (un procès est-il préférable au fait de se taire ?). Le fait de voir l'enquête à travers les yeux de Daniel Pitt, l'avocat chargé de la défense de Philip Sydney, permet d'innover par rapport à un roman policier classique et on suit avec attention les pas de Daniel Pitt dans le cadre de son premier procès mené seul. Au final on passe un bon moment de lecture, comme à l'accoutumée avec Anne Perry ! 

Si vous avez raté le début : 

Daniel est particulièrement nerveux en arrivant devant la porte de chez ses parents. Il a pourtant l'habitude de venir mais cette fois-ci, sa sœur ainée, Jemima, qui vit désormais en Amérique, est là avec Patrick, son mari, et ses deux filles, Cassie et Sophie. C'est la première fois que Daniel les rencontre, il n'a pas vu sa sœur depuis 4 ans. Bien des choses ont changé depuis 4 ans, il a terminé ses études de droit et exerce désormais comme avocat. Jemima, de son côté, s'est mariée et vit désormais à Washington. Il n'a pas pu aller la voir là-bas car un tel trajet prend du temps (10 jours pour l'aller-retour + le séjour sur place) et coûte cher pour un étudiant. Même s'il n'a jamais douté de la solidité de leur relation, il sonne à la porte avec un peu d'appréhension…

Références : "Le manoir d'Alderney" de Anne Perry aux éditions 10/18





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