Dernière lecture de l'année : "La libraire" de Penelope Fitzgerald

Critique de La libraire de Penelope Fitzgerald
💚💚💚💚♡

Penelope Fitzgerald est une auteure très connue en Angleterre qui a reçu de nombreuses récompenses. "La libraire" a été publié en 1978 et avait été sélectionné pour le Booker Prize. En France, ce livre avait déjà été publié sous le nom "L'affaire Lolita". Ce livre (et sa nouvelle édition de 2016) a été remis en lumière à l'occasion de la sortie du film "The bookshop" cette année. 

La libraire, c'est Florence Green, une jeune veuve qui décide d'ouvrir la première librairie de son village anglais, Hardborough (dans l'Est-Anglie). Elle achète pour cela une vieille maison qui est réputée pour son mauvais esprit frappeur. Mais Florence Green n'aura pas qu'à faire face à ce fantôme mal luné, elle devra aussi gérer le petit monde bourgeois qui voit d'un très mauvais œil l'ouverture d'une librairie. Certains d'entre eux avaient d'ailleurs prévu d'y ouvrir un centre culturel dédié aux arts (et non un bête commerce de livres) alors même que le bâtiment est resté inhabité pendant des années (ce n'est que le début de la mauvaise foi…).

Dans ce court roman, on suit donc l'installation de Florence Green, les petites mesquineries et grandes stratégies qu'elle devra subir contre son commerce. Pour faire preuve de bonne volonté, elle essaye dans un premier temps d'ouvrir en même temps que la librairie, une bibliothèque de prêt. Mais cela ne sera pas suffisant pour contenter les mauvais esprits. 

C'est un portrait critique, et souvent ironique, de la bonne société anglaise que nous livre Penelope Fitzgerald dans ce court roman. Certains trouveront ce livre ennuyeux (car il faut reconnaître qu'il ne s'y passe pas énormément de choses) et je vois qu'il n'est pas très bien noté sur Babelio. Pourtant j'ai passé un très bon moment en compagnie de Florence Green et de ses congénères. Je recommande ! 

Extrait de la première page : "Au cours de l'année 1959, il y eut certaines nuits où Florence Green n'était pas vraiment sûre d'avoir dormi. Elle avait des soucis : fallait-il ou non acheter The Old House, une petite propriété dotée de son propre entrepôt en bordure de plage, pour ouvrir ce qui serait l'unique librairie de Hardborough ? C'était probablement cette incertitude qui la tenait éveillée. Un jour, elle avait vu un héron traverser l'estuaire, essayant en plein vol d'avaler une anguille qu'il venait d'attraper. L'anguille luttait pour s'échapper du gosier du héron dont elle parvenait à émerger au quart, à moitié et parfois au tiers. Les deux créatures exprimaient une indécision navrante. Elles n'en pouvaient plus. Il semblait à Florence que si elle n'avait pas du tout dormi - ce que les gens affirment souvent à tort - c'était à la pensée du héron."

Références : "La libraire" de Penelope Fitzgerald publié chez Petit Quai Voltaire (La Table Ronde)

Commentaires

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

"La poursuite de l'amour" de Nancy Mitford

Le mois anglais : "Avec vue sur l'Arno" de Edward Morgan Forster

Le mois américain : "Libre et légère" d'Edith Wharton

NetGalley

Badge Lecteur professionnel