"La tête sous l'eau" de Olivier Adam

Critique de La tête sous l'eau de Olivier Adam
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Je connaissais de Olivier Adam "Je vais bien, ne t'en fais pas" et "La Renverse". J'avais cherché à lire des romans de lui car j'avais vu que Delphine de Vigan le citait parmi les auteurs qu'elle suit.

La quatrième de couverture de "La tête sous l'eau" promettait un suspense important et semblait être sur la même lignée que "Je vais bien, ne t'en fais pas" avec la question d'une disparition. J'ai donc tenté le coup… 

"La tête sous l'eau" traite effectivement d'une disparition, celle de Léa, une jeune fille qui se volatilise pendant un concert alors qu'elle était accompagnée de son oncle. Pendant des mois elle est recherchée par la police et finit par être retrouvée saine et sauve. Le roman démarre vraiment à ce moment là, Olivier Adam nous ayant au préalable posé le cadre. On va donc suivre non pas les circonstances de la disparition mais l'après retrouvailles. Et c'est d'ailleurs ce moment que met en exergue la quatrième de couverture. Le narrateur, le frère cadet de Léa, voit son père sortir du commissariat et se dit "ça y est, on y est, ils ont retrouvé Léa et elle est morte". Et pourtant, non, elle est saine et sauve, du moins physiquement. 

Le talent d'Olivier Adam dans ce roman est de décortiquer "l'après", la souffrance de Léa qui tente de survivre, la douleur des parents et du frère qui ont interdiction de poser des questions mais qui envisagent le pire, encore plus que lorsque Léa était introuvable. Olivier Adam sait nous faire ressentir la tension liée au secret de cette jeune fille. D'ailleurs le moment où la famille apprend malgré elle ce qui s'est réellement passé, la tornade médiatique qui s'en suit dans un village où tout se sait, m'ont fait penser à la "Renverse" lorsque le narrateur subit les conséquences du scandale politico-sexuel dans lequel sa mère est impliquée, avec comme décor une petite ville de banlieue. Nous retrouvons donc plusieurs thèmes qui semblent chers à Olivier Adam dans ce roman, une disparition, une surmédiatisation d'un fait divers et les déflagrations qui s'ensuivent pour les personnes impliquées malgré elles. 

Malgré cette réussite, je dois dire que je suis un peu restée sur ma faim. Le livre est relativement court, je l'ai lu en 48 heures et les personnages ne me semblent pas très fouillés. Par ailleurs la fin est assez prévisible et amenée tôt dans l'histoire. Une petite déception donc…

Extrait de la page 11 : "Au lycée, ils ne sont qu'une poignée à vivre à Saint-Briac, la ville d'à côté, terminus de la ligne. Enfin, ville… il faut le dire vite. Juste une station balnéaire, avec ses maisons et ses villas regroupées en retrait des plages, la plupart vides en morte-saison, soit neuf mois sur douze. Dans ma classe, Bastien est le seul. Et nous ne sommes pas très nombreux non plus à habiter ici, à Saint-Lunaire. Un village à peine plus grand et lui aussi dédié aux vacances ou à la retraite."

Références : "La tête sous l'eau" de Olivier Adam, publié chez Editions Robert Laffont

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